Fiche pays – Le conflit du Soudan

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Au sein de l’Afrique subsaharienne, près de la Corne de l’Afrique et proche du Sahel, le Soudan est bordé par plusieurs États : l’Érythrée par sa frontière est, le sud-Est avec l’Éthiopie, mais également le Soudan du sud en-dessous de son territoire, le Tchad par son est et bien d’autres. Voici une fiche pays de cet État et de ses problématiques.

Les origines du conflit

Le Soudan est un pays de l’Afrique du Nord-Ouest en proie à la violence après des guerres civiles et un coup d’État. Le régime d’Omar El-Béchir, en place depuis 1989, s’est terni au fil des années tant bien au niveau national qu’international, jusqu’à recevoir des sanctions et être isolé sur la scène internationale. En effet, ce dernier a officialisé son alliance avec le régime terroriste de Ben Laden en l’accueillant dans le pays. En plus d’une mauvaise image depuis l’Occident, le président Omar El-Béchir mène une politique de centralisation et de facto délaisse les régions périphériques, alimentant ainsi les tensions. Les habitants en marge de la société n’ont alors d’autres possibilités que de migrer vers les pays voisins, ce qui accentue les tensions. Le 11 avril 2019, alors que le pays tend vers la démocratie, un coup d’État renverse le président Omar El-Béchir. L’armée affirme qu’elle veut mettre en place un gouvernement civil. Pour cela, la junte appelle à gouverner pendant deux années. Cependant, depuis le 15 avril 2023, le pays est retombé dans un conflit armé, entre l’armée de l’État et les forces paramilitaires (force armée similaire à celle du pays mais fonctionnant indépendamment de l’État). Ces derniers luttent actuellement pour le pouvoir et le contrôle du pays.

Les protagonistes et leur jeu d’alliance

D’un côté, Abdelfateh Al-Bourhane, à la tête des forces armées soudanaises (SAF), représente l’armée régulière. Al-Bourhane est un chef de guerre appartenant à l’élite du pays, qui  se voit donc naturellement à sa tête. De plus, il a été étroitement lié au  régime d’Omar al-Bachir. Al-Bourbane est proche des islamistes et surtout du président égyptien al-Sissi.

De l’autre côté, Mohammed Hamdan Daglo, dit aussi Hemedti, mène les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR). Il est lui-même chef de guerre issu d’un milieu modeste ayant fait fortune dans le trafic d’or. Il soutient les manifestants et se présente comme le représentant du peuple, bien qu’il ait été précédemment condamné responsable des massacres au Darfour, menés par sa milice. Hemidti est soutenu par la Russie, les Émirats-Arabes-Unis, la Libye et l’Éthiopie.

Les enjeux du conflit

Tout d’abord, du point de vue stratégique, les craintes sont partagées quant au fait de voir le conflit perdurer, basculant le pays dans la catégorie d’État failli et favorisant la prise du territoire par des groupes terroristes. Or, ce n’est dans l’intérêt d’aucun pays, car cela engendrerait une instabilité régionale, le pays étant frontalier avec sept États.

Sur le plan  politique et diplomatique, chaque pays a une vision différente. L’Égypte soutient Al-Bourhane et s’oppose à l’idée qu’Hemedti prenne le pouvoir. Pour l’Arabie Saoudite, ce conflit serait l’occasion de s’imposer en tant que puissance médiatrice, au vu de sa neutralité. Quant à l’Éthiopie, le conflit complique l’espoir d’un accord concernant le barrage de la Renaissance, en aval du Nil.

Finalement, les enjeux économiques sont partagés par les pays frontaliers. La plupart craignent la pression migratoire et ses conséquences sur les ressources hydrauliques, notamment en Égypte et en Éthiopie. D’autres craignent la faillite de l’État, auprès duquel ils ont investi dans les terres arables, comme l’Arabie Saoudite ou les Émirats-Arabes-Unis.

Alice DE LA FOURNIERE BRIDOT – Étudiante en Relations Internationales, je rédige des articles sur des thématiques géopolitiques, domaine qui me passionne. Mon intérêt se porte particulièrement sur les relations stratégiques entre les États ainsi que la défense des intérêts français. La rédaction d’article me permet de mener à bien une méthode de recherche rigoureuse et de parfaire mes compétences rédactionnelles.

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